Aujourd'hui je me demande... des questions, plein d'interrogations... Tout se bouscule dans ma tête alors que les réponses se traînent... Pas assez bien pour elles... Pas en accord avec mes demandes... C'est pas facile tout ça... Il y a une chose qui me trotte, une chose qui m'empoisonne. Il paraît que l'on est là pour faire quelque chose ? Faire passer un message... Je n'en sais trop rien au final et c'est bien ça qui me transperce. Moi dans tout ça ? Je suis là pour quoi ? Pour qui ? ... - blanc interminable, perdue dans mes pensées - ...

En fin de compte, qu'ai-je fai de ma vie ? Qu'est ce que je voulais faire et y suis-je vraiment arrivée ? Aïe... Pas facile encore... J'aurais voulu... J'aurais aimé... J'aurais... Bah rien au final ! Quoi ? Rien ? Mais ce n'est pas possible voyons ! On a tous quelque chose, une envie, un besoin, un désir ? Enfin, normalement ! Alors je me laisse retombée sur mon matelas, fixant mon plafond blanc éblouissant et je fouille aux fin fonds de mes souvenirs... Cherche voyons !! Et là, mais oui, bien sur ! Je me dis que la plus belle chose, c'est ce que nous sommes tous au fond de nous ! Tous !

Artiste

Cherchons bien, puisque quelque part, nous sommes tous des artistes. Comme c'est beau... Et oui... Alors je prends la petite plume qui traîne à mes pieds et attrape mon grand livre. Mon beau livre de la vie... En ouvrant directement à cette nouvelle page blance, "page 4", je laisse mon visage dessiner un doux sourire... Puis tout doucement, en prenant mon temps, comme pour immortaliser à ma façon ces doux traits... "Artiste" se dessine majstueusement sur cette page blanche... Artiste soit-il.

Une nouvelle page se tourne... Une nouvelle pensée s'attarde en moi...

Jeune femme un peu renfermée, peur du monde autour, peur des autres. Pas un manque de confiance en elle, non ! Mais un manque de confiance en autrui, en la société, en le monde... Les cheveux tombant sur les épaules et les pensées trop souvent dans les nuages, dans le passé... Est-ce bon ou mauvais, personne ne le sait vraiment. Elle aimait rire et sourire, elle aimait tant s'amuser... Elle aimait sa famille, elle aimait ses amis, elle aimait ses amours. Aujourd'hui tout se noie, tout se casse, tout se barre en couille ! C'est quoi cette vie ? Sa famille, elle a fait le tri dedans ! Plus que quelques personnes à qui elle tient vraiment. Ses amis, pas mal se sont barrés ! Quand tout va mal, il n'y a plus personnes... Mais ceux qui sont restés sont pour elles les meilleurs du meilleur ! Ses amours, quelle histoire ! L'homme qu'elle aime s'éloigne tellement qu'elle en tombe à terre...

Pourquoi la vie est-elle si cruelle ? Pourquoi devons-nous toujours nous battre ? Pourquoi doit-elle constament se cacher derrière sa carapace, derrière cette facette qui n'est pas la sienne ? Sa vie est en noir et blanc, sa vie s'est arrêtée... Sa vie s'est stoppée le jour où il l'a quitté, le jour où il est parti... Sa vie n'est que ruines. Elle a voulu, tellement ! Elle a essayé, longuement ! Reconstruire n'est pas mince affaire ! Les pierres étaient trop lourdes et le poids est trop pesant, trop souffrant... elle a abandonné les reconstructions... Peut-être est-ce mieux ainsi ? Elle ne veut pas oublier, elle voudrait recommencer. Elle est contradictoire mais tellement incomprise... Elle pleure plus souvent qu'à son tour, elle pense à tous ces moments... Elle regrette... tellement... Si elle avait su... Si seulement...

Alors en fixant cette page blanche. "Page 3". Les yeux rougis et encore plein de larmes. Le coeur serré et la voix qui désarme. Je prends ma plume posée dans l'encrier. Je la prends et sans perdre de temps, j'écris. D'un trait rapide, d'un trait fin, un trait malhabile... "Moi". Oui... Je dois me faire à l'idée, cette fille, c'est moi... Triste page, triste vie... Triste coeur meurtri... Triste coeur malade... Moi.

Moi.

J'ai repris ce grand livre, ce livre de la vie. J'ai décidé ce matin de le continuer... Encore un peu, histoire d'y voir un peu mieux. Je tourne ses premières pages jusqu'à la prochaine feuille blanche. "Page 2". Je scrute le ciel et suis les nuages poussés par le vent... Un avion le traverse, laissant derrière lui une délicate lignée blanche et pure. Quelqu'un pense à moi ? Mais qui cela peut-il bien être ? Je ne sais... Alors je l'imagine... Peut-être...
L'arbre nu laisse ses branches battres au vent. Une raffale, un souffle, une envolée ! Puis plus rien... Le silence, le levé du jour, le calme, la douceur... L'amour ?

TOi... Celui qui fait battre mon coeur... TOi. Celui qui élève mon âme... TOi. Celui qui me fait sourire, si bien pleurer de rire... TOi. Celui qui sais me caresser, si tendrement me toucher... TOi. Celui qui me rammène à moi... TOi. Celui qui m'ouvre ses bras... TOi. Celui qui est plus fort que moi... TOi.

TOi que j'aime, tOi qui est moi... TOi qui est en moi, tOi qui est tout pour moi... TOi qui me fais rêver, tOi qui me fais pleurer... TOi qui me fais sourire, tOi qui me fais souffrir... TOi que j'ai dans la peau. TOi qui est le plus beau. TOi, tOi et mOi... TOi, tOi le roi de mon coeur... TOi qui panses mes douleurs... TOi qui est si grand, tOi qui est mien... C'est tOi que j'aime et puis plus rien... L'amour fait vivre et fais crever !! L'amour est beau, autant que salaud ! L'amour c'est tOi, l'amour c'est mOi... Et pourquoi pas ?

Alors sur cette page blanche, fière et dressée devant moi, celle qui me fait de l'oeil, qui croit rester aussi belle, lisse et soyeuse, qui croit rester pure à l'éternel... Je la fixe avec ce petit sourire, ce sourire que j'ai lorsque je ne sais plus trop que penser... Ce sourire qui veut tout dire. Je prends ma plume et sans attendre, l'encrier l'accueille à flots ouverts. Une fois sur le papier, voilà qu'elle se perd... de petits tracés dans tout son univers... "Toi" Un mot suffit pour cette page, un mot suffit à son image, un mot suffit à mes pensées... Toi.

La pluie tombe... Encore... Elle ruisselle, elle passe... La pluie est un peu comme nous, comme toi, comme moi... Elle n'est, elle-aussi, que de "passage" ici... Elle arrive et repart, sans ne rien changer au monde... Juste faire dire aux gens que ce temps de chien les emmerde ! La pluie... Les larmes du ciel, les pleurs des nuages... La pluie... C'est la pluie qui est tombée ce jour où tu es parti...
C'est la pluie qui s'est ajoutée à nos pleurs, à nos larmes... Cette pluie, elle-aussi, a coulé et ruisselé le long de nos joues... Elle est tombée sur toi, ce dernier au-revoir... La pluie, même si tu ne "l'aimais pas" t'a accompagnée jusqu'au bout... Jusqu'au dernier moment... Jusqu'à la fin des temps...

La pluie... Ces petites gouttelettes qui se transforment en grêlons... Ces cordes qui tombes parfois sur nos champs ! La pluie... Tendre et douce sensation... et mauvaise impression à la fois... Tant de choses... Tout ça, c'est la pluie...

J'ouvre ce grand livre, ce livre de la vie... La couverture est blanche... Attirante, oui, c'est cela, attirante... Elle m'attire. Je la caresse de la main et me laisse aller au fil de moi-même. J'ouvre. Une première page. Blanche, elle-aussi... Rien n'y est inscrit, aucune note, aucun mot. Mes yeux roulent, mes yeux glissent, mes yeux passent. Je tourne cette page blanche pour en trouver une nouvelle...

Dans un élan, je plonge ma plume dans l'encrier et la ramène sur ce grand livre. Une tâche d'encre... Mince ! Tant pis... Cela peut faire joli, aussi... Je pose la plume et j'écris... "Innamoramento" Le premier chapitre de la vie. Que le livre commence. Un trait rapide pour souligner, un trait rapide pour justifier. Un amour propre et une envie. L'envie de la vie, l'envie de cette vie, l'envie de... Je ne sais pas... Une envie, simplement. Je repose ma plume, je contemple ma page... Cette page qui n'est plus blanche, au final... Cette page qui veut dire quoi ? On le saura, mais plus tard... Bien plus tard... Lorsque la vie, tout comme ce livre, aura fait son chemin... On le saura, tu verras. Paf ! Je referme le livre et me perds à nouveau dans cette couverture blanche, lumineuse. Je me dis qu'il faudra bien... Et puis non ! Je ne me dis rien. Je pose le livre, ce grand livre de la vie... Je le laisse et m'éloigne, peu à peu... Je le laisse pour le retrouver, un peu plus tard, encore mieux...